Crise sanitaire, inflation, conscience écologique sont autant d'éléments perturbateurs qui bousculent les habitudes et participent à modifier le comportement des Français envers les établissements de la consommation hors domicile. Pour en avoir le cœur net, France Agrimer a confié au cabinet IRI Shopper Insights la réalisation d’une étude permettant de mettre en lumière les pratiques, perceptions et attentes des consommateurs. En voici les principaux enseignements. 

La fréquentation hors du domicile, une histoire d'âge ?

La crise sanitaire n'est pas encore derrière nous, mais les consommateurs, eux, sont bien résolus à reprendre leurs habitudes d'avant Covid-19.

88 % des répondants déclarent avoir consommé des produits alimentaires hors de leur domicile entre 2021 et 2022.

Cette proportion grimpe à 97 % pour les moins de 30 ans, à 95 % pour les familles avec enfant, 91 % pour les habitants de centre-villes. Seuls ceux ayant un profil plus âgé, plus rural et plus modeste (12 %) n'ont fréquenté aucun circuit de consommation hors domicile durant cette période. 

Le plaisir, absolument !

Les consommateurs entretiennent une relation plus détendue à l'alimentation en restauration hors domicile. 2 types de plaisir : 

• le plaisir social (partage, sourires, échanges, convivialité, festivité)

• le plaisir égocentré (gourmandise, réconfort, lâcher-prise)

53 % des répondants déclarent qu'ils se font totalement plaisir et s'autorisent des écarts en CHD. Mais attention, il règne toujours une exigence accrue sur la qualité, le goût, la saveur, le "fait maison". À l'inverse, les propositions riches en sucre ou en gras sont repoussées. 

La consommation responsable s'invite en CHR, avec une envie de "manger moins, mais mieux" et une attente grandissante envers des plats élaborés à base de produits frais (53 %) et 100 % français (54 %). Toutefois, ces besoins sont plutôt exprimés par la cible plus âgée puisque les moins de 30 ans axent leurs envies sur des services additionnels et une offre plus large, tels que des horaires plus larges (19 %), une proposition végétarienne (13 %), un plus large choix de portions (20 %) et plus de BIO (25 %).  

Les moments clés de consommation en CHR : le déjeuner en semaine et le dîner en week-end

L'un répond à un besoin fonctionnel, l'autre à une envie de passer des moments conviviaux et d'échanges entre amis et en famille. 

Le repas du midi en semaine est bien entendu synonyme de pause déjeuner, 23 % des consommateurs ayant déjeuné en CHD durant cet instant le font par nécessité puisque leur lieu de travail est éloigné de leur domicile. Ils cherchent une solution rapide, pratique, avec un bon rapport qualité-prix sans bouder le plaisir de partager un repas avec les collègues ou les amis. La restauration rapide et les commerces traditionnels (boulangeries, traiteurs) sont particulièrement appréciés durant la pause déjeuner et le menu est une formule idéale pour 55 % des sondés. 

Pour le dîner en week-end, il est plutôt question de se faire plaisir ou faire plaisir aux autres (pour 42 % des sondés). C'est un moment convivial (87 % des interrogés sont accompagnés alors que 32 % de sondés ont pris leur déjeuner seul en semaine) et propice à l'expérience. Dans l'esprit des convives, la restauration assise propose des assiettes esthétiques et des services soignés.

La qualité des plats, l'ambiance et le fait de connaître l'établissement et sa réputation sont les trois critères principaux sur le dîner. 

La frontière entre la consommation à domicile et hors domicile, de plus en plus floue !

Vente à emporter, livraison, consommation nomade, repas emportés du domicile, ect... l'évolution des pratiques alimentaires des Français déplace cette consommation vers d'autres modes et lieux de consommation, plus hybrides. 

Quand un repas est pris "hors foyer", il peut juste être acheté auprès d'un établissement, mais consommé ailleurs. En même temps, il est difficile de résumer la consommation hors domicile seulement pas le lieu d'achat spécifique. On peut acheter son repas, sa boisson dans un restaurant, mais aussi dans un autre point de vente, comme une boulangerie, une station-service ou un distributeur automatique. Certains même intègrent les repas préparés à domicile, consommés à l'extérieur.

La définition universelle de la consommation hors domicile semble aujourd'hui floue, puisque les pratiques se multiplient et varient selon le consommateur et le contexte : un repas livré peut être l'équivalent d'une sortie festive, un moment qui sort de l'ordinaire. 

Cette hybridation des consommations modifie profondément le panorama de la CHD et cette mutation engendre des changements sur toute la chaîne de valeur : du grossiste au consommateur final. 

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